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« C’est un ras-le-bol général. Nous manquons de tout » : les enseignants de Seine-Saint-Denis demandent un « plan d’urgence »

Au retour des vacances d’hiver, lundi 26 février, de nombreux professeurs se sont mis en grève en Seine-Saint-Denis. Réunis en intersyndicale (FSU, CGT Educ’action, SUD-Education, Fédération des travailleurs de l’éducation), ils réclament des moyens humains et financiers pour le département le plus pauvre et le plus jeune de France métropolitaine.
Lors de la première journée du mouvement, le SNES-FSU 93 a compté 40 % des grévistes dans les établissements du secondaire. Interrogé sur ces chiffres, le rectorat ne fournit pas son propre décompte et indique ne pas vouloir faire de commentaire. Mardi et mercredi matin, une partie des enseignants restait fortement mobilisée, assure l’intersyndicale.
Anaïs Giroux, professeure d’anglais au collège Langevin-Wallon, à Rosny-sous-Bois, et membre de la CGT Educ’action, dénonce des classes surchargées, des salles trop petites… Une situation qui a poussé l’enseignante à se mobiliser. « Quand je suis arrivée il y a huit ans, c’était exceptionnel d’avoir des classes à plus de vingt-trois élèves. Aujourd’hui, c’est exceptionnel d’en avoir en dessous de vingt-huit. » Depuis la rentrée, une partie des 6e et des 3e n’ont pas eu de cours d’anglais, faute de professeurs.
Au collège Jean-Baptiste-Clément, à Dugny, les grévistes étaient également nombreux lundi et mardi. Dans un communiqué, le personnel mobilisé dénonce la vétusté des bâtiments : des fenêtres qui ne ferment pas, des cafards dans les bâtiments, des stores cassés… « Quand je suis arrivée il y a quinze ans, j’étais déjà choquée par l’état du bâti. Depuis rien n’a changé », note une enseignante, qui ne souhaite pas donner son nom, et qui rappelle que cette problématique touche l’ensemble du département.
Depuis novembre 2023, les syndicats enseignants s’organisent pour réclamer « un plan d’urgence » pour le « 93 ». Parmi les revendications : le recrutement de 5 000 enseignants mais aussi davantage de postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap et de conseillers principaux d’éducation. Ils alertent également sur l’état des bâtiments. Dans un communiqué datant du 10 janvier, l’intersyndicale soutient que dans le département, 30 % des établissements sont infestés par des nuisibles tandis que la moitié des collèges et des lycées seraient sous-chauffés.
Pour Amandine Cormier, professeure de mathématiques au collège Solveig-Anspach à Montreuil, le malaise est profond. « C’est un ras-le-bol général, déclare l’enseignante syndiquée au SNES-FSU. Nous manquons de tout, de matériel, d’enseignants et de personnels éducatifs et, à côté, on a un gouvernement qui fait des annonces sur les “groupes de niveau”, l’uniforme… des mesures totalement déconnectés avec notre réalité. »
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